A quelques jours de la sortie des premiers téléphones Windows Phone 7, 01net fait le point sur les forces et les faiblesses du nouvel OS mobile de Microsoft.
Le 21 octobre prochain, les premiers téléphones sous Windows Phone 7 débarqueront en magasin et Steve Ballmer, le patron de Microsoft, a démarré officiellement la machine hier lors de la conférence de presse de lancement.
Reste à savoir si ce nouvel OS, qui arrive dans un marché déjà bien encombré, va trouver sa place. Détaillons ici les raisons qui laissent à penser que Windows Phone 7 va y parvenir… ou échouer. Une interface fluide qui n’a rien à envier à celle de l’iPhone, de beaux et puissants téléphones à l’horizon, une version ad hoc d’Office… Windows Phone 7 a de sérieux arguments en sa faveur. Mais la concurrence féroce et un petit retard sur le système Android de Google, ou celui d'Apple, iOS, peuvent tempérer l'enthousiasme pour le nouveau venu.
Windows Phone 7 : pourquoi ça va marcher Une interface entièrement repenséeOn est accueilli par un menu personnalisable en colonnes, rempli de « live tiles », des icônes qui font également office de widgets. Et on se balade d’écran en écran dans chaque application de façon horizontale, d’un glissement de doigts. Microsoft met par ailleurs en avant le concept de « hub » pour échapper au schéma classique des applications en enfilade que l’on retrouve sur iPhone et Android. Les applications, y compris celles téléchargées sur le magasin d’applications sont ainsi rangées dans les hubs correspondants. Bref, il y a du nouveau dans le petit monde des OS mobiles. A voir si cette nouvelle interface est aussi séduisante dans la réalité que sur le papier.
Les réseaux sociaux étroitement intégrésLe « hub » regroupant les contacts a été particulièrement soigné par Microsoft. Outre leurs coordonnées, cet espace permet de retrouver toute l’actualité de vos contacts sur les réseaux sociaux sans agvoir à passer d'une application à une autre : Facebook, Windows Live et LinkedIn sont de la partie... mais pas Twitter.
On retrouve cette intégration sur le menu avec une « live tile » dédiée à Facebook et la possibilité d’ajouter des widgets évoquant l’actualité de vos contacts favoris en page d’accueil.
Les jeux et Xbox LiveXbox Live, la plate-forme communautaire de jeux de Microsoft, est présentée un des grands points forts de Windows Phone 7. Et pour cause, elle pourrait bien séduire les dizaines de millions de joueurs de la Xbox 360 qui disposent déjà d’un pseudo, d’un avatar et d’amis gamers sur leur console de salon. D’autre part, les jeux Windows Phone 7 utilisant l’ensemble d’outils XNA déjà utilisés sur Xbox, le développement est plus facile pour les programmeurs.
On nous promet d’ailleurs chez Microsoft des titres que « l’on commence sur PC, poursuit sur Xbox et qu’on termine sur son Windows Phone ». Avec le savoir faire de l’éditeur, Windows Phone 7 a une carte à jouer d’autant qu’Android ne semble pas convaincre, pour le moment, les éditeurs de jeux.
L’intégration d’OfficeAvant l’émergence des Blackberry, Windows Mobile était l’OS préféré des pros. Windows Phone 7 pourrait-il signer un retour en grâce ? La version mobile d’Office a en tout cas été complètement revue et particulièrement soignée.
Le « hub » Office permet d’ouvrir et d’éditer des documents Word, Excel ou Powerpoint en respectant leur mise en page et en permettant de récupérer ou de partager ses propres documents via Sharepoint. Enfin, l’outil de prise de notes de Windows Phone 7 n’est autre que le puissant Onenote.
Une large gamme de mobiles à prévoirWindows Phone 7 sera lancé en France le 21 octobre avec une gamme de cinq mobiles fabriqués par HTC, Samsung ou LG. Et aux Etats-Unis, ce ne sont pas moins de neuf modèles qui seront disponibles au lancement. Et l’on peut s’attendre à que ce chiffre augmente rapidement, un peu comme du côté d'Android. D’autant qu’il faudra compter sur les opérateurs, avec qui Microsoft partagera une partie de ses revenus liés à la vente d’application tierces, pour compléter la promotion phénoménale dont l’OS bénéficiera déjà.
Windows Phone 7 : les raisons de ne pas y croire
Il arrive bien tardMicrosoft rappelle que seuls 20% des utilisateurs de mobiles sont équipés de smartphones et qu’il reste donc de nombreux clients à conquérir. Eric Boustouller, le patron de l'éditeur en France ajoute que l’ambition de la société « s’inscrit dans le long terme » et que Redmond est « un coureur de fond ». Malgré cela, il est permis de douter que Windows Phone 7 parvienne à s’imposer, du moins à court ou moyen terme. Microsoft France est d’ailleurs resté on ne peut plus flou sur les objectifs de ventes, durant la conférence de lundi. Avec un iOS triomphant doublé d’un Android conquérant, sans compter RIM qui se maintient, Windows Phone va devoir jouer sérieusement des coudes pour s’imposer sur le marché.
Un multitâche partielQuestion sensible que celle du multitâche. Contrairement à Android, qui permet de faire tourner plusieurs applications tierces en même temps, Windows Phone 7 ne le permet pas : le multitâche est réservé aux programmes natifs. Lorsqu’on quitte un programme téléchargé sur la plate-forme Marketplace de Microsoft, elle se met en stase, dans un état de « pause » dont elle sort lorsqu’on y entre de nouveau. Le système bénéficie aussi d’un système de notification Push à la Apple. Mais contrairement à iOS 4, qui laisse aussi aux développeurs l’opportunité d’utiliser certains services (comme le son, pour une application audio par exemple), Windows Phone 7 pourrait s’avérer problématique pour le fonctionnement de certains programmes en tâche de fond, comme Spotify par exemple. Il y a quelques mois, Microsoft nous avouait que ce genre de soucis seraient réglés « au cas par cas. » Il n’y a également pas de mécanisme de basculement rapide entre applications sur Windows Phone 7, comme on en trouve sur Android ou l’iPhone.
Un environnement trop contrôlé ?Si Microsoft a cherché à se démarquer de la concurrence avec l’interface des Windows Phone, elle a par ailleurs sérieusement imité Apple dans le contrôle qu’elle garde sur le système d’exploitation. Le marché d’applications n’est pas ouvert : chaque logiciel sera, comme sur l’App Store, vérifiée par Microsoft, qui devra octroyer son accord avant que l’appli ne se retrouve sur Marketplace. Autre frein probable pour les power users : connecté à un PC, le téléphone n'apparaît pas comme un volume de stockage… Il faut, pour y embarquer du contenu, passer par un logiciel spécifique, Zune. Impossible, donc, de l’utiliser comme clé USB, même par le biais d’une éventuelle carte mémoire, qui sont automatiquement formatées pour Windows Phone et illisibles sur un ordinateur.
Le manque d’applications au lancement« Nous ne ferons pas la course aux applications » indiquait hier M. Boustouller. Qui annonçait que face aux 250 000 progammes de l’App Store ou les 80 000 de l’Android Market, Microsoft préférait « n’en avoir que 20 000, mais parmi les plus populaires ». Au lancement, il n’y en aura pas 20 000, ni même 1 000 : le chiffre avoisine plutôt les 250. S’il ne manquera pas de gonfler dans les mois qui viennent, la plate-forme Windows Phone 7 demeure moins intéressante que ses concurrentes pour qui veut télécharger des programmes mobiles.
Une interface déconcertante ?Certes, l’interface de Windows Phone est fluide et belle. Mais les designers de Microsoft, qui ont eu carte blanche pour innover, pourrait bien déconcerter une partie de ses potentiels clients, habitués aux bureaux mobiles plus traditionnels. Oui, Windows Phone change et c’est tant mieux, mais les amateurs de nouvelles technologies savent être parfois aussi particulièrement conservateurs !
Source : http://www.01net.com/