Orange, SFR, Bouygues et 6 MVNO viennent de signer une convention avec le gouvernement : ils s’engagent à créer une offre à 10 euros offrant 40 minutes de communication et 40 SMS. Rien ne les empêche de faire mieux.
L'affaire est bouclée. Des offres à tarif social vont apparaître dans les catalogues des opérateurs mobiles, d'ici à six mois. Orange, SFR, Bouygues Telecom, mais aussi Oméa Telecom, Transatel, Coriolis, Auchan Telecom, NRJ Mobile et Call in Europe s’y sont engagés ce lundi 7 mars auprès du gouvernement, lors de la signature d'une convention.
La convention définit les éléments nécessaires pour qu’'une offre puisse être labellisée dans le cadre du « tarif social mobile ». Si le prix de 10 euros est identique à celui promu en début d’'année par le ministre de l'Economie, Eric Besson, les prestations sont au final plus généreuses. Ce ne sont pas 30 minutes de communication et 30 SMS qui seront proposés, mais 40 minutes de communication et 40 SMS.
Eric Besson et Frédéric Lefebvre lors de la signature de la convention avec les opérateurs.
Ces formules, réservées aux bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active), devront être sans engagement de durée, sans frais d'’activation ni frais de résiliation. Elles peuvent être commercialisées sous la forme de carte prépayée, d'abonnement postpayé ou encore de forfait bloqué.
Le logo Tarif social mobile servira à identifier les offres répondant aux critères définis par le gouvernement.
Pour éviter les dérapages de factures, les opérateurs s'engagent à prévenir les abonnés par un appel ou avec un SMS dès qu'’ils ont atteint le plafond des 10 euros. A partir de 15 euros de communication, le forfait est bloqué. Seule une demande expresse de l'abonné peut le débloquer. En revanche, la convention n'encadre pas le tarif maximal auxquelles ces minutes de communication supplémentaires doivent être proposées.
Une émulation chez les opérateursDe même, rien n'est mentionné sur les mobiles qui pourraient être fournis dans le cadre de ces forfaits. Aux opérateurs de voir jusqu'où leur générosité peut les porter. Et éventuellement faire mieux que ce que prône le gouvernement. Déjà, le site Bernard Tapie.com a lancé à la fin du mois de janvier une offre à 7,90 euros par mois incluant 30 minutes de communication et 30 SMS. Ce jour, Virgin Mobile annonce un forfait à 9,90 euros avec 45 min de communication et 50 SMS, accessible à tous, sans conditions de revenus.
Mais pour Eric Besson, c'est justement sous l'impulsion du gouvernement que ces offres ont vu le jour « la plupart de ces forfaits à petits prix sont nés il y a un mois, juste après la table ronde que nous avons tenue avec les opérateurs. Cela s'appelle de l'opportunisme et cela va dans le sens que nous voulions : créer une émulation parmi les opérateurs mobiles. ». En plus de la généralisation de ces offres, la labellisation présente l’avantage d'engager les opérateurs à fournir leurs prestations dans la durée, et non pas juste pour se faire un coup du pub.
Car naturellement ces offres ne sont pas lucratives pour les opérateurs. Le PDG de SFR, Franck Esser, présent à la signature de la convention, a reconnu que « ces forfaits ne lui coûtaient rien, mais ne rapportaient pas non plus ». Une opération bénéfique pour l'image de marque des opérateurs, qui espèrent gagner quelques clients. Une fois sortie de leur mauvaise passe financière, ces derniers pourront s'orienter vers des forfaits plus lucratifs.
Source : http://www.01net.com/